La Côte d'Ivoire entre Abuja - Addis Abéba et New York

Publié le par vicky delore ndjeuga

Vertigineux triangle
 
Désarmement manqué, réunification impensable, présidentielle du 30 octobre impossible, réconciliation de façade, processus de paix au point mort. La Côte d'Ivoire, avant la date fatidique du 30 octobre, se trouve, plus que jamais, à la croisée.
 
Et pourtant, depuis la signature des accords inter ivoiriens de paix de Linas-Marcoussis en janvier 2003, suivis des accords d'Accra et de Prétoria, en avril et juin 2005, l'échéance du 30 octobre était porteuse de beaucoup d'espoir. Et ce, d'autant que les belligérants s'étaient tous mis d'accord sur un processus de sortie de crise par des "élections libres, ouvertes et transparentes".
 
A moins d'un mois de cette cruciale échéance, la psychose d'une reprise des hostilités hante les esprits. C'est que pouvoir, opposition et rébellion ont tout fait pour mettre à mal les accords. Le jeu des calculs politiciens et des intérêts mesquins a, en effet, repoussé beaucoup plus loin l'espoir d'un retour à la stabilité et à la paix, dans un pays divisé en deux, depuis le coup d'Etat manqué contre le régime du président Laurent Gbagbo, le 19 septembre 2002. Depuis cette date, la rébellion des Forces nouvelles (FN) contrôle la moitié Nord de la Côte d'Ivoire.
 
Incapables de s'accorder sur l'essentiel, les responsables de la guerre en Côte d'Ivoire laissent, une nouvelle fois, l'initiative à la communauté internationale.  Le sommet de réévaluation de la Cedeao ce 30 septembre à Abuja au Nigeria, après un an de médiation sud-africaine dans la crise ivoirienne, divise les protagonistes.
 
Les adversaires du pouvoir d'Abidjan y sont favorables. Cette rencontre représente, en effet, une étape décisive dans le processus de sortie de crise. " Les conclusions qui en seront issues seront entérinées par le  Comité  de paix et de sécurité de l'Union africaine (NDLR : le 6 octobre 2005 à Addis-Abéba) avant que le Conseil de sécurité de l'ONU ne se manifeste. C'est en ce moment-là qu'on aura une décision au niveau du Conseil de sécurité que, j'espère bien, servira surtout pour entériner une décision qui aura déjà l'accord, d'abord de tous les Ivoiriens et après de l'Union africaine ", a assuré le lundi 26 septembre, Antonio Monteiro, le patron onusien des élections en Côte d'Ivoire.
 
Laurent Gbagbo a dit sa farouche opposition à cette rencontre, se contentant de revendiquer à hue et à dia le désarmement des rebelles. Sans aucune contre proposition politique. Malgré le niet du président ivoirien, il n'en demeure pas moins que l'avenir de la crise qui déchire la Côte d'Ivoire, depuis plus de trois ans, se joue dans le vertigineux triangle : Abuja- Addis Abeba - New York.  
 
Par Vicky Delore

Publié dans crise ivoirienne

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