Apartheid nucléaire
Humeur du 20 septembre 2005
Apartheid nucléaire
Américains et Européens s'oppose avec force aux efforts de l’Iran et de la Corée du Nord pour acquérir l'arme nucléaire qui représente un véritable enjeu stratégique. Si Pyongyang affirme disposer déjà du précieux Sésame, Téhéran, lui, reconnaît qu’il se cherche encore.
Toutefois, le nouveau président iranien, Mahmoud Ahmadinejad, défie les Etats-Unis et l'Europe, en affirmant le «droit inaliénable» de son pays à développer l'ensemble de la filière nucléaire à des fins civiles.
Un droit que les puissants du monde ne veulent pas reconnaître aux plus pauvres. Le cercle des Etats nucléaires se veut un véritable bois sacré dont n’y ont accès que des initiées. Et en la matière, les Tiers et Quart monde n’y sont pas la bienvenue. Une bataille de procédure est engagée au Conseil de sécurité de l’Onu pour remettre sur les rails, les Etats délinquants et « pauvres » qui veulent imiter les puissants.
Comme il est de coutume, le chiffon rouge des sanctions onusiennes est brandi. Une Onu qui retrouve tout son flegme quand il s’agit de frapper les Etats vulnérables. Mais, qui retrouve toute son impuissance lorsqu’il s’agit de traiter des dossiers qui mettent cause les grands. Notamment, les Etats-Unis.
Pour les « grands », en effet, les « petits » doivent d’abord remporter la lutte pour l’autosuffisance alimentaire. Dans le même temps, tout est pourtant mis en œuvre par les puissants pour que les pauvers demeurent pauvres, et les riches toujours riches.
L’homme fort de Téhéran, qui n’entend pas se laisser compter, dénonce la tentative de «certaines puissances (...) d'imposer un apartheid nucléaire ».
Le lundi 19 septembre 2005, à l'issue d'une quatrième série de discussions à Pékin en présence des deux Corées, des Etats-Unis, de la Chine, du Japon et de la Russie, la Corée du Nord avait signé une déclaration dans laquelle elle réaffirmait s'engager à renoncer à son arsenal nucléaire militaire et à rejoindre le Traité de non-prolifération nucléaire (TNP).
Mais, Pyongyang s’est rétracté, le lendemain mardi. «On nous demande de renoncer à tous nos armements mais il n'y a rien auquel nous puissions renoncer en premier», a déclaré aux journalistes un haut responsable nord-coréen. Pour lui, «les Etats-Unis peuvent prouver qu'ils ont changé leur politique hostile à notre égard en nous fournissant des réacteurs à eau légère», a-t-il ajouté.
Un apartheid nucléaire qui se fait sur fond de volonté de domination des plus forts. Et l’Afrique dans cette guerre des « grands », véritable enjeu stratégique ? Elle est mise en marge du progrès et de l’initiative. Empêtrée qu’elle est dans des conflits idiots, savamment concoctés dans les laboratoires des puissants.