Après le 30 octobre: voici le nouvel homme fort

Publié le par vicky delore ndjeuga

Après le 30 octobre
 
Tout sur le nouvel homme fort
 
 
Les acteurs politiques ivoiriens sont, de nouveau, en train de préparer un bain de sang. Là où un peu d’ingéniosité et de sacrifice de soi pourrait permettre à la Côte d’Ivoire de progresser, de façon sereine vers la réconciliation et la paix. A cet égard, l’après 30 octobre s’apparente à la périodes de tous les dangers. Et pourtant.
 
Les acteurs politiques ivoiriens ont retrouvé leur verve sanglante et meurtrière. A quelques semaines de la présidentielle impossible du 30 octobre, l’espoir de se maintenir ou de conquérir le pouvoir d’Etat fait presque raison perdre.
 
Adeptes d’une transition sans Laurent Gbagbo et partisans de « Gbagbo ou le chaos » multiplient des déclarations incendiaires. Tout est fin prêt pour l’apocalypse. Comme si les leçons des massacres enregistrés, depuis l’éclatement de la guerre, en septembre 2002, ont du mal à être assimilées.
 
Or, le débat en Côte d’Ivoire est celui de l’organisation d’une élection présidentielle, libre, ouverte et transparente. Dès lors, l’essentiel devrait être tourné vers cet objectif, ultime et capitale étape dans le processus de sortie de la crise qui secoue la Cote d’Ivoire, depuis trois ans.
 
Dans ce contexte, il urge de donner tout le pouvoir de préparation, d’organisation, de contrôle du processus électoral à la Commission électorale indépendante (CEI). Cette structure doit, surtout, porter à sa tête, une personnalité consensuelle, engagée pour la paix, la justice et la liberté.
 
Jouissant de toutes les garanties, en matière de sécurité, notamment, le président de la CEI pourrait être l’homme fort de la transition. Ne recevant d’ordre ni du président Laurent Gbagbo, ni de l’opposition, ni de la rébellion.
 
Travaillant sur la base des accords inter ivoiriens de paix, le président de la CEI, devra, en concertation avec les autres acteurs politiques, décider des pièces minimales à présenter pour être électeur.  Et surtout, avoir le pouvoir de sécurité, afin de veiller que les élections se déroulent sans heurt. L’ « Ivoirien monsieur élections », qui va travailler sous la supervision du Monsieur élections de l’Onu, Antonio Monteiro, devra en tout état de cause piloter de main de maître le processus électoral.
 
Cette personnalité existe. Dans l’histoire récente de la Côte d’Ivoire, Honoré Guié, a donné en octobre 2000, un exemple de probité et d’engagement pour la démocratie. Alors président de la Commission électorale, il avait refusé de céder, malgré la pression des kalachnikovs et le courroux de certains bidasses, de fausser le jeu électoral. Aujourd’hui, avec la présence des casques bleus et des soldats français de l’opération Licorne, le nouvel homme fort de l’après 30 octobre devrait avoir moins de soucis.
 
Dans cette période « transitoire », le président de la République, conscient de l’expiration de son mandat, devra se contenter de gérer les affaires courantes. Aucune décision pouvant influencer, de quelque façon que ce soit, ne pourra être prise par lui. Il va rester à son poste, simplement pour que la Côte d’Ivoire continue à être un Etat souverain, avec à sa tête un chef.
 
En somme, avec un président de la CEI, véritable maître du jeu électoral, la Côte d’Ivoire pourrait éviter la voie du chaos qui conduit à une transition ou à une confusion, après le 30 octobre. Le résultat n’étant, dans un cas comme dans l’autre, que l’instauration de la chienlit.
 
Vicky Delore
 
 
 

Publié dans crise ivoirienne

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